« Dans la cuisine » est un concept de restauration dans le vent qui affiche fièrement en vitrine la transparence, la responsabilité, le bio et le circuit court… Mais dans l’assiette ??
Installé au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation au tout début de l’avenue de France, cette cuisine ouverte sur une grande salle brut de béton, ne lésine pas pour attirer le chaland. Impossible en effet d’ignorer la vitrine, tant le texte inscrit attire le regard. Taille des caractères, couleur des mots, discours engagé : produits français, éco-responsabilité, circuit court, etc. Avec une telle promesse on ne peut que vouloir pousser la porte pour y déjeuner.
AVEC LE SOURIRE
Point positif, le sourire de l’équipe et l’engouement de l’accueil. La salle, lumineuse, manque toutefois un peu de chaleur mais difficile de faire mieux dans un tel espace. La carte n’accepte que les ingrédients français, bio, et cite fièrement l’ensemble de ses producteurs. Formule du midi à 17, 80 € – sans les suppléments – un menu à 23,80 € et une formule burger – ou Bo Bun, servi uniquement le mercredi – avec boisson au choix à 15,80 €. Les entrées et les plats jouent la simplicité plus que la créativité – pourtant inscrite parmi les promesses -, et des prix alignés sur l’offre du marché. Salade de Quinoa, soupe, terrine de légumes et fromage de brebis pour démarrer, poulet chasseur aux champignons, tartare de bœuf, pavé de Rumsteck ou cabillaud rôti pour les plats. En dessert, rien de révolutionnaire : gâteau au chocolat, tarte du moment, poire pochée et crème brulée.
DANS L’ASSIETTE
La terrine de courgette et fromage de brebis manque un peu de tenue, et de ce petit quelque chose qui viendrait la tirer de sa quasi torpeur. Le cabillaud rôti semble plutôt avoir été cuit à la vapeur, trop longtemps malheureusement, et la sauce beurre blanc promise est totalement absente. En accompagnement, il semblerait que la « basquaise » prévue pour le plat du jour se soit invitée : poivrons, courgettes, aubergines, tomates, des légumes qui apparaissent un peu précoces pour la saison surtout lorsqu’il s’agit d’un approvisionnement en circuit court.
COHÉRENCE
Si la volonté de bien faire ne peut être niée, et sans omettre le travail et l’investissement du personnel de cuisine, il y a toutefois quelques détails à peaufiner dans « Dans la cuisine ». Car il ne suffit pas de tout faire maison, il faut également un petit supplément d’âme, cette petite touche qui élève le plat à un autre rang qu’une simple cantine. Car les prix affichés permettent dans d’autres établissements de trouver un niveau de cuisine bien supérieur. Une peut plus de cohérence avec la saison, un soin plus appuyé sur les cuissons, les préparations et les dressages semblent ici nécessaire pour en faire une table où l’on souhaiterai laisser son rond de serviette.
DANS LA CUISINE
54-56 Avenue de France
01 45 83 00 04