« La Bonne Franquette » signifie recevoir simplement, sans chichi, mais avec sincérité. C’est dans cet état d’esprit que Patrick Fracheboud reçoit depuis 30 ans dans son bistrot de la butte de Montmartre.
Si la maison s’enorgueillit de 4 siècles d’existence, c’est à Patrick Fracheboud, maintenant épaulé par son fils Luc, que cette honorable institution doit sa réputation de « bonne maison » depuis trois décennies. Construite au sommet de la rue de Saules, à l’angle de la plus vieille et de la plus haute rue de Montmartre, « La Bonne Franquette » est depuis tous temps un lieu de vie et de convivialité. Artistes, peintres et poètes se retrouvaient déjà au XIXe pour épancher leur soif et passer du bon temps, à l’image de Degas, Cézanne, Pissaro, Sisley ou Renoir. Vincent Van Gogh y a même peint son célèbre tableau « La Guinguette » en 1886, aujourd’hui exposé au Musée d’Orsay.
Comme à la maison
Lorsqu’il accueille fin février, une poignée de privilégiés pour son traditionnel « déjeuner de clôture de chasse », le maître de maison et son épouse passe de table en table pour s’enquérir du bien être de chacun, et du niveau des boissons dans les verres. Leurs clients et amis ne doivent manquer de rien. Patrick Fracheboud aime partager avec ceux qu’ils apprécient, les jolies quilles découvertes lors de ses pérégrinations sur les chemins viticoles hexagonaux. Car sa passion est bien là, déceler aux quatre coins de France, les vins de vignerons amoureux de leur métier, investis dans une agriculture raisonnée, bio ou biodynamique et qui savent offrir à nos palais, des vins frais, digestes et bien faits.
Au menu
Ce déjeuner organisé autour des gibiers est par conséquent le prétexte à accorder quelques bonnes bouteilles aux plats inscrits au menu. Quatre plats de gibiers sont attendus, et autant de bons crus. L’excellente terrine de René Pinel et les rillettes tartinées sur le pain au maïs de Thierry Breton ouvrent l’appétit avec un verre de La Veuve Fourny Grande Réserve de Frédéric Caron, vigneron en Champagne, avant de démarrer par un très élégant consommé de chevreuil aux Crozets de Savoie, servi avec un verre de Chignin « La Cuvée des Gueux » de Adrien Berlioz.
Ôde aux gibiers
La cuisine menée ce jour là par le binôme Gaby Biscay, MOF, et Jean Sabine, Maître Cuisinier de France, n’a pas fait défaut. Le classicisme était de rigueur, l’excellence aussi. Au menu, un pâté chaud de canard colvert, au feuilletage fin et délicat, avec sa sauce truffée, accordé à une Roussette de Savoie du Domaine des Orchis. Quelques cuisses de grives cuites en cocotte à boire avec un Fronton, Cuvée Don Quichotte 2012 de Frédéric Ribes, puis pour terminer, un civet de sanglier « grand mère » accompagné d’un superbe Madiran d’Aydie 2007 de la Famille Laplace.
Ah !! La bonne franquette
Le patron revendique la simplicité des plats proposés mais garantit la qualité et l’origine des produits. En cave, la sélection est toute aussi rigoureuse, et Patrick Fracheboud aime faire partager ses coups de coeur. « Tiens goûte ça !! C’est bon hein ?? » dit-il en vous versant le verre de Chignin « La Cuvée des Gueux » du Domaine du Cellier des Cray, un blanc nature d’une goulayance et d’une fraîcheur sans faille, sur des notes de miel et de sarrasin. Ou quand il vous glisse en fin de repas un verre de « Sansoufrir », un vin, sourit-il, prompt à rafraichir le palais, et c’est bien vrai !! La Bonne Franquette est une réjouissante étape sur les hauteurs de Montmartre, un lieu de plaisir et de bonne chère où l’on vient s’encanailler de bons produits de terroir et de vins intelligemment sélectionnés. De passage dans le quartier, ne surtout pas hésiter à s’arrêter.
LA BONNE FRANQUETTE
Angle 2 rue des Saules / 18 rue St Rustique
75018 PARIS
01 42 52 02 42