Incontestablement tendance, la brasserie parisienne renait de ses cendres, prête à séduire la génération des millénials en quête de lieux abordables et décomplexés.
Point de départ de l’aventure, le carnet de recette de Marie-Louise Bellanger, l’arrière-arrière Grande Tante de Charly, l’un des co-fondateurs de cette brasserie nouvelle génération. Après la Grand-Mère, voici donc la Grand Tante, prête à livrer ses secrets de cuisine. Ceux du « vrai » bœuf du Bourguignon, du Croque-Monsieur ou de la Blanquette ; de quoi établir une carte dont les flaveurs flirtent entre terroir, tradition et sentimentalisme. Voici donc, grâce à cette trouvaille, les plats familiaux de « Tata Marie-Louise » à la carte de la Brasserie Bellanger. Et même si le story-telling apparaît comme quelque peu tiré par les cheveux – je vous passe les 6000 km parcourus pour dénicher les meilleurs produits – l’intention de bien faire est palpable.
UN LIEU VIVANT
Confié au cabinet de design franco-londonien B3 Designers, l’aménagement et la décoration de la Brasserie Bellanger n’a rien laissé au hasard : Carrelage en mosaïque, grand comptoir en marbre, avec de belles assises en velours vert bouteille, cuisine ouverte, tables et chaises bistro, cadre fleuri (peut-être un peu trop) et luminaires « Art Déco ». Même les sanitaires ne laisseront personne indifférent. Reste à travailler l’insonorisation des lieux pour permettre aux convives de déjeuner ou de dîner sans avoir – et sans vilain jeu de mot – la tête complètement farcie par un brouhaha ambiant. Pour le reste, saluons un service avenant, parfois un peu débordé, mais toujours plein de bonne volonté.
UNE CARTE PENSÉE POUR NE PAS SE RUINER

Manger sans se ruiner, c’est le crédo de la Brasserie Bellanger. Des produits sourcés sur l’ensemble de l’hexagone, dont un jambon blanc annoncé comme truffé (7€) mais sans véritable parfum de truffe, un honorable Jambon Ibaïama AOP (13€), de délicieuses croquettas de cabillaud (7€ les trois), de sublimes rillettes de volaille, et cette improbable « avocado-bobo toast », certes le moins cher de la capitale (8€) mais surprenant dans cette carte bien franchouillarde. Sinon, parmi les plats à « cocher » sur le menu, optez pour le traditionnel Bœuf Bourguignon maison (14€), la généreuse saucisse de Laguiole au couteau et sa purée maison (13€) ou pour la volaille noire de Bourgogne servie avec de véritables frites allumettes.
BOISSONS ET GOURMANDISES
La carte des vins est un peu courte et manque cruellement de prix en rapport avec l’ensemble de l’offre. Car s’il est impossible de manger pour moins de 15 € (c’est la promesse faite par les fondateurs), à moins de s’en tenir à un seul plat et de boire de l’eau, le vin fera inexorablement décoller l’addition. Pour les desserts, ils assurent autant que les plats, avec un iconique Paris-Brest et une mousse au chocolat ultra gourmande, à se pourlécher les babines.
En résumé, la Brasserie Bellanger est une bonne adresse, vivante, foisonnante, dont la carte change chaque semaine, prête par conséquent à accueillir les habitués sans jamais les lacer.
BRASSERIE BELLANGER
140 rue du Faubourg Poissonnière
75010 PARIS