Après l’ouverture en 2011 du restaurant la Machine à coudes à Boulogne Billancourt, l’autodidacte Thomas Benady s’installe au cœur du 9ème arrondissement avec Orties, un bistrot contemporain au look plutôt épuré.
Tables blanches, chaises en bois, grandes tomettes au sol, le look est sobre et la déco réduite à sa portion congrue. Sur la carte un menu déjeuner à 28 € comprenant deux entrées, un plat et un dessert, le soir un menu dégustation de six plats à 45 €. Quelques vins au verre issus de vignerons convertis à la biodynamie et aux vins natures, un grignotage et une sélection de fromages complète la carte.
Mise en bouche,
Malgré les six plats annoncés, difficile de résister au jambon noir de Bigorre proposé pour « patienter ». Les seize euros affichés sont justifiés par la qualité du produit servi. Tranches fines, goût délicat, parfait équilibre entre gras et maigre, suavité du gras en bouche, cet excellent jambon réjouit les papilles avant de démarrer le dîner. Le petit pain soufflé servi avec une quenelle de crème crue aux œufs de truite est tout aussi plaisant et laisse présager d’un bon repas.
Déception,
Si les choses avaient bien commencées, la suite du dîner s’est avérée sans surprise. La mise en bouche, sans grand intérêt gustatif, interroge. La première entrée laisse un goût de déjà vu et ne suscite pas plus d’enthousiasme : maquereau, betterave, pêche et livèche, ressemblants plus à une cuisine d’assemblage qu’à un plat réfléchi et abouti. La seconde entrée en revanche redonne le sourire, avec de jolies petites pommes de terre fondantes, tarama et purée de mertensie (feuille d’huître végétale). Le merlu servi avec chou rouge et sauce hollandaise frise la plaisanterie. Le chou rouge est presque insipide, le poisson est trop cuit, seule la sauce sauve le plat. La pièce de viande – un faux filet de race normande – ne relèvera pas le niveau, avec une viande servie presque froide, à la cuisson mal maitrisée ; en revanche, agréable risotto d’épeautre.
Notes de faim
Les fruits rouges et le sorbet persil rafraichiront le palais avant que n’arrivent quelques tronçons de rhubarbe et une glace à la sauge dont on ne gardera pas de souvenirs. Voilà donc une soirée plutôt décevante, avec une cuisine en demi-teinte et un service manquant cruellement de sourire et de sympathie. Les assiettes manquent de pep’s, d’originalité, de précision, d’équilibre, parfois de goût. Quelques mises au point semblent nécessaires en cuisine. Quant au service, il gagnerait à être un peut plus sympathique et démonstratif. Il est toujours agréable pour le client de voir que l’on est heureux de le recevoir.
ORTIES
24 rue Rodier
75009 PARIS
01 45 26 86 26