Installé dans une avenue où on ne l’attend pas, le Fitzgerald s’est d’abord imposé comme l’un des nouveaux lieux de nuit de Paris, avant de se faire remarquer pour sa cuisine.
C’est dans le milieu de la nuit, plus que chez les gourmets, que le nom du Fitzgerald a tout d’abord raisonné… Découvert par un public nocturne toujours à la recherche d’un nouveau lieu branché, le speakeasy du Fitzgerald, inspiré de ces fameux bars « clandestins » nés de la pègre, s’est en effet très vite animé. En revanche, malgré l’arrivée dès l’ouverture du chef Michaël Riss, la table est restée bien discrète. Les choses devraient cependant rapidement changer avec Pierre Thomas Clément, le nouveau chef, au travail depuis maintenant deux ans, dans ce qu’il faut bien qualifier de « cuisines de poches ». Ce qui ne lui empêche pas de belles prouesses culinaires.

LE NOUVEAU CHEF
La philosophie de Pierre Thomas Clément est simple : un bon produit, une bonne cuisson et un bon assaisonnement. Un enseignement appris avec Joël Robuchon, avec lequel il a travaillé 4 ans. Au Fitzgerald, il propose des assiettes simples, lisibles et colorées, parfois teintées de touches asiatique, et malheureusement trop souvent parsemées de ces fameuses « pousses » d’herbes fraiches dont se sont entichés tous les chefs, sans plus savoir pourquoi aujourd’hui. Passé ce saupoudrage inutile, tout ici est savoureux, gourmand, extrêmement bien cuit, et effectivement assaisonné avec justesse.
À TABLE
Chou Fleur « Graffiti » ©mtanguy Ceviche d’espadon, saté ©mtanguy Quasi de veau et légumes primeurs ©mtanguy Excellente lotte safranée ©mtanguy
Des entrées pour tous. Végétales, avec cette assiette de chou-fleur « graffiti » , poivre Timut, agrumes et noisette ; animales, avec le cœur de saumon fumé, condiment kiwi et radicchio rosso, ou avec cet excellent Ceviche d’espadon, saté et espuma cacahuètes. Parmi les plats, une lotte présentée en nage safranée, pomme de terre confite au sel fumé, absolument merveilleuse ; des joues de cochon braisées au vin rouge ou un quasi de veau de lait à la réglisse et ses légumes primeurs, de toute beauté. Petite faiblesse sur les desserts où le chef est malheureusement moins à l’aise, avec une tarte pamplemousse malhabile, un mi-cuit mille fois trop vu, et des ravioles d’ananas pour terminer en fraîcheur.
LE FITZGERALD
54 Boulevard de la Tour Maubourg
75007 PARIS
01 45 50 38 63
Restaurant ouvert du lundi au samedi, midi et soir
Speakeasy ouvert du lundi au samedi de 18 h à 02 h