ASTIER figure parmi les institutions parisiennes, et pourtant, nombreux sont les parisiens à ne jamais y être allés. Cette grande figure bistrotière mérite que l’on franchisse sa porte pour vivre une expérience des plus plaisantes.
ASTIER est un bistrot comme on l’imagine. Petites tables serrées dans un lieu « mouchoir de poche », une salle pleine qui vit, qui parle, qui rit. Le personnel de salle vous accueille avec sourire et entrain, vous installe et vous remet d’office la carte, objet convoité à l’heure où l’estomac s’impatiente. Quelques minutes plus tard l’appétit est aiguisé par sa lecture et il est difficile de se décider.
Hésitation entre les harengs marinés, pomme rattes en vinaigrette et le maquereau vin blanc et en rillettes. Pour les plats, c’est pire, ils vous font tous de l’oeil. Dos de cabillaud à la parisienne, Noix de Saint Jacques poêlées, Poitrine de porc fermier landais, Pigeon entier en crapaudine, le choix est cornélien, surtout que la serveuse, déjà passée une première fois, va revenir et qu’il va bien falloir passer commande.
Puisqu’il faut faire un choix, le nôtre sera celui là. Maquereau et bisque pour les entrées, Cabillaud et Saint Jacques pour les plats. Le maquereau joue en première catégorie. Le filet d’une cuisson magnifique, fondant, recouvert d’une salade d’herbe, est déposé sur un lit de rillette légère et parfumée, accompagné de lamelles d’oignon et de carottes croquants à souhait. Quant à la bisque, il y a eu « repasse », c’est dire si elle a plu.
Jolie portion de dos de cabillaud déposé sur de long macaroni cuit dans la crème qui pourraient à eux seuls faire office de plat. Quant aux Saint Jacques, la cuisson est tout simplement remarquable. Les noix sont charnues, servies en cocote sur un lit d’endives crémeuse, c’est un plat généreux et réconfortant. En bonus, une petite cocotte de purée, beurrée à souhait… mais qu’il a fallu partagée. Les plus gourmands ne sauront passer à côté du sublime plateau de fromage qui fait aussi la réputation de cette honorable maison.
La carte des desserts fait tout aussi envie. Le soufflé taille XL est de toute beauté, et semble très apprécié. En revanche la « fameuse crème aux œufs » et le « classique baba » déçoivent. Un savarin dont la cuisson trop poussée apporte en bouche un parfum trop puissant qui n’arrive pas à trouver son équilibre avec le parfum du rhum. La crème aux œuf déconcerte – texture extrêmement fondante mais saveur discrète – est peine à convaincre servie avec purée d’ananas et fruits secs que l’on peut penser comme superflus. Gageons qu’il faudra revenir pour tester l’île flottante ou la tarte Tatin de bananes flambées qui semblent elles aussi très alléchantes.
44 rue Jean Pierre Timbaud
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